Login

Barrage de Sivens Les agriculteurs pro-barrage poursuivent le blocus des zadistes

Albi, 3 mars 2015 (AFP) - Les agriculteurs favorables au projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) ont poursuivi mardi le blocus du site occupé par les zadistes, avec plus d'une centaine de personnes, a-t-on appris auprès de la Fnsea et des gendarmes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Une cinquantaine d'agriculteurs de la fédération départementale (Fdsea) des Hautes-Pyrénées, coiffés de bérets bleu, sont venus en bus mardi matin prendre le relais des Aveyronnais qui renforçaient lundi les rangs des manifestants locaux, a indiqué Philippe Jougla, président de la Fdsea du Tarn, présent sur le site. Au total, « 130 agriculteurs sont présents » en deux points d'entrée de la Zad, a assuré Philippe Jougla à une correspondante de l'Afp. Selon lui, un agriculteur a été blessé à la main mardi après-midi lors d'une confrontation avec les zadistes, alors qu'il se trouvait dans les bois aux alentours du site. A la préfecture, on confirme qu'un « agriculteur a été amené dans une clinique privée d'Albi pour soigner une blessure au tendon d'une main », sans pouvoir donner plus de précisions sur les circonstances de l'incident.

Le syndicaliste agricole majoritaire, qui exige l'expulsion immédiate des occupants, affirme que malgré la présence de près de 300 gendarmes chargés de s'interposer, une partie de ses troupes a traversé la Zad mardi matin. « Des paroles ont été échangées (avec les zadistes). Rien de plus », a expliqué Philippe Jougla.

Le week-end dernier, après la mise en place du blocus samedi, « quelques coups de poing » avaient été échangés, avaient indiqué les gendarmes. « Les zadistes ne sont pas prisonniers. S'ils veulent sortir, ils le peuvent. En revanche, nous n'autorisons aucune entrée sur le site », assure-t-il. « La pression est montée ce matin mais nous avons pu créer une zone tampon de 200 m entre les zadistes et les agriculteurs », a assuré un responsable des forces de l'ordre, interrogé à la mi-journée.

De leur côté, « une trentaine » d'antibarrage ont envahi dans l'après-midi le hall d'entrée de la Chambre d'agriculture du Tarn à Albi, a indiqué à l'Afp la directrice, Marie-Lise Housseau. « Il y a eu une grosse bousculade. La police a mis tout le monde dehors à coups de lacrymogène », a-t-elle précisé. Face à la recrudescence des tensions, le préfet du Tarn Thierry Gentilhomme a appelé à l'apaisement. « L'objectif est simple : on évite tout incident. J'en appelle à la responsabilité de tous les acteurs du dossier », a-t-il dit en conférence de presse. Le préfet a refusé de se prononcer sur l'éventualité d'une expulsion imminente de la « quarantaine » de zadistes qui occupent selon lui encore le site de Sivens, indiquant simplement que « des décisions de justice sont sur la table », en référence aux ordonnances d'expulsion prononcées en février.

Lundi, le même face-à-face s'était déroulé pendant toute la journée aux abords du site où le jeune écologiste Rémi Fraisse a trouvé la mort le 26 octobre dernier, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie. Une centaine d'agriculteurs s'étaient regroupés près d'auvents où ils pouvaient se restaurer à l'abri de la pluie, tandis qu'à quelques centaines de mètres de là, de l'autre côté de barrages de gendarmes, une quinzaine de zadistes se retranchaient derrière des barricades de branchages et de grillages improvisées.

Les pro-barrage ont décidé de mettre la pression sur les zadistes et sur l'Etat jusqu'à la réunion du conseil général du Tarn qui débat vendredi à Albi sur les alternatives au projet initial de barrage que la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal estime « définitivement abandonné ». Les zadistes, qui s'estiment victimes d'une séquestration, appellent à un rassemblement mercredi dans la ville de Gaillac, principale ville de la zone à une vingtaine de kilomètres de là, en vue « d'un convoi alimentaire » vers la Zad. Les mêmes zadistes appellent à une « marche de solidarité avec les assiégés » partant de Toulouse mercredi pour rejoindre Sivens le lendemain et converger vers le Conseil général à Albi le vendredi.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement